SNEL

Synthèse du diagnostic de la SNEL.

Le diagnostic de la SNEL réalisé par le COPIREP en 2008 avait notamment relevé :

1)   L’état de vieillissement avancé des infrastructures de production, de transport et de distribution d’énergie électrique ; 

2) La détérioration des conditions d’exploitation de la société traduite notamment par une réduction sensible du taux de disponibilité des actifs d’exploitation, notamment les groupes en service dans les centrales électriques ; 

3) Des interruptions fréquentes et intempestives de la fourniture d’énergie électrique ainsi que la variation fréquente de la tension électrique et le délestage.  

La situation technique et opérationnelle de la SNEL était aggravée par l’absence de stocks de pièces de rechange, de matériels d’exploitation et la modicité des budgets d’exploitation. 

Sur plan financier, la situation de la SNEL était caractérisée par une structure financière déséquilibrée, des déficits d’exploitation successifs et un endettement excessif qui place la SNEL dans une situation de cessation de paiement.

Synthèse de la stratégie de restructuration de la SNEL. 

La démarche suivie pour la restructuration de la SNEL comprend deux phases : une phase de stabilisation et de redressement et une phase de restructuration proprement dite.

A.   Phase de stabilisation et redressement de la SNEL.

Au cours de la phase de stabilisation et de redressement, il avait été mis en œuvre un plan d’urgence de redressement d’une durée de cinq ans avec comme instruments d’exécution :

  • Un contrat de performance entre l’Etat et la SNEL ; 
  • Un contrat de services avec un opérateur spécialisé pour le renforcement des capacités de la SNEL dans des fonctions jugées critiques : gestion commerciale, gestion financière, gestion des approvisionnements et marchés, contrôle de gestion et planification stratégique ; 
  • Un contrat d’audit technique et financier des 2 autres contrats. 

Le contrat de performance Etat – SNEL a été signé le 27 février 2012.

Le contrat de service avait été conclu avec la firme canadienne Manitoba Hydro International (MHI).  Il a été exécuté du mois de mars 2015 au mois de juillet 2018. 

Après la mise en œuvre du plan d’urgence de redressement de la SNEL, la situation technique de la société s’est quelque peu améliorée. Grâce à l’appui des bailleurs de fonds traditionnels et à des partenariats avec des entreprises privées, des programmes de réhabilitation et de modernisation des infrastructures et des équipements ont pu se réaliser. 

Il s’agit notamment de :

  • §  La réhabilitation des installations hydroélectriques à Inga afin d’amener la production de 700 à 1.300 MW ;
  • §  La réhabilitation des centrales hydroélectriques de Koni, Nseke et Mwandigusha ;
  • §  La construction de la centrale hydroélectrique de Zongo II d’une capacité de 150 MW ;
  • §  La réhabilitation en partenariat avec la compagnie minière CEC, de deux groupes à Inga II afin d’ajouter 350 MW supplémentaires ;
  • §  La rénovation de deux convertisseurs à Inga et à Kolwezi,
  • §  La réparation de l’autotransformateur 100 MVA de la station de conversion de Kolwezi ;
  • §  Le débroussaillement des lignes HTCA et THTCC Inga-Kolwezi ;
  • §  La construction de la seconde ligne Inga-Kinshasa qui a permis d’augmenter la capacité de transport exploitée en 220 KV de 350 MW en 2011 à 1.350 MW en 2016 ;
  • §  L’extension du réseau électrique à Kinshasa aux zones actuellement non électrifiés, et le branchement dans ces zones de 35.000 nouveaux abonnés.

En dépit des résultats réalisés, apparait que les actions initiées en vue de redresser la SNEL ne peuvent suffire à elles seules, à améliorer de manière substantielles ses performances opérationnelles et financières. En outre, les incidences de la mise en conformité de l’entreprise aux prescrits de la loi n°14-011 du 17 juin 2014 relative au secteur de l’électricité et à ses textes d’application, l’obligent à se restructurer. 

Phase de restructuration finale de la SNEL.

Le choix de la stratégie de restructuration à mettre en œuvre à la SNEL est fondé sur un certain nombre de critères pertinents, à savoir : 

  • 1)   La spécificité des filières d’activités de la SNEL (production – transport – distribution) ;
  • 2)   La dispersion géographique du réseau électrique de la SNEL sur le territoire national ;
  • 3)   L’état de la demande interne et externe d’électricité ;
  • 4)   Les besoins d’investissement pour la réhabilitation et le développement des infrastructures électriques ;
  • 5)   Les perspectives d’organisation du marché national d’électricité à la suite de la réforme du secteur de l’énergie électrique ;
  • 6)   La structure du secteur de l’électricité avant la création de la SNEL.

Des études techniques seront menées avec le concours des experts qualifiés en vue de recommander au Gouvernement le schéma de restructuration le plus efficient.